ASSOCIATION INTERNATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT
DE L'ENSEIGNEMENT AU VIET NAM ( AIDEV )
Compte-rendu de la Conférence-débat
« Quelques problèmes soulevés par l'aménagement du Mékong et le réchauffement climatique «
par MM. Michel Ho Ta Khanh et Vinh Phong.
Réunion organisée par AIDEV, samedi 28 Mai 2011, (de 14h à 18h) Maison de l’Inde – Cité Universitaire Internationale – Paris 75014
Introduction
M.Hiet remercie l’auditoire, composé d’une soixantaine de personnes, essentiellement d’origine vietnamienne, qui s’est déplacé, malgré le « beau temps » de printemps, pour assister à la conférence, montrant ainsi leur intérêt et l’importance du sujet.
Après avoir présenté brièvement d’abord le rôle et les missions de l’AIDEV (Association Internationale pour le Développement de l’Enseignement au Vietnam) dont il est actuellement le président, M Hiet expose la motivation de la conférence-débat. Comme son nom l’indique, les activités de AIDEV sont, jusqu’à présent, orientées vers des coopérations entre la France et le Vietnam dans le domaine de l’éducation) (voir annexe 1). Cependant, ses membres possèdent des compétences pluridisciplinaires, et il a été jugé utile d’organiser ce genre de conférence-débat pour mieux informer la communauté vietnamienne de France des thèmes scientifiques spécifiques au Vietnam.
M.Hiet introduit ensuite les deux conférenciers: M.Michel Ho Ta Khanh est ingénieur expert des barrages à EdF (Electricité de France), a participé à plus de 130 projets de barrages en France et à l’étranger, est actuellement consultant pour EdF et EVN (Electricité du Vietnam), M. Vinh Phong est ingénieur expert à Alsthom Hydro Power.
Exposés de MM. Michel Ho Ta Khanh et Vinh Phong
Pour des raisons pratiques, deux exposés distincts ont été effectués,
1) Les aménagements hydroélectriques sur le Mékong et ses affluents (par M. Ho Ta Khanh)
2)Le Bas Mékong- Le Grand Lac Tonle Sap et le Delta - Impact des équipements hydrauliques sur la vie dans le delta et une idée de leur amélioration (par M.Vinh Phong)
(Voir sommaire en Annexe 2)
Il est à noter que les sujets abordés sont vastes et il n’a pas été possible de les traiter entièrement en détail pendant la réunion. En particulier M Vinh Phong a dû abréger son intervention, au détriment de l’intérêt du sujet.
Il est possible d’obtenir une copie des transparents présentés par les deux conférenciers, en les téléchargeant à travers le site web de l’AIDEV. – (aidev-web.net).
Un relevé des points importants est présenté ci-après (cf Annexe 3)
Discussion et conclusion
Les conférenciers ont ensuite répondu aux nombreuses questions et remarques venant de l’auditoire, dans des domaines variés.
M.Hiet a ensuite clôturé la séance vers 18 h en remerciant les deux conférenciers pour leurs brillants exposés et leurs réponses aux questions de l’auditoire.
Annexe 1 : ASSOCIATION INTERNATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'ENSEIGNEMENT AU
VIET NAM ( AIDEV )- Hội Quốc Tế Phát Triển Giáo Dục ở Việt Nam
Annexe 2 Sommaire des exposés de MM Michel Ho Ta Khanh et Vinh Phong
Annexe 3 Relevé des points importants des exposés MM. Michel Ho Ta Khanh et Vinh Phong
Annexe 1 :
ASSOCIATION INTERNATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT DE
L'ENSEIGNEMENT AU VIET NAM ( AIDEV )
Hội Quốc Tế Phát Triển Giáo Dục ở Việt Nam
2 Villa Pierre Loti, 94240 L'Hay-Les-Roses
Tél./ Fax : 33 (0)1 4973 0119 - Site web: www aidev-web.net/
Président : M. Nguyên Huy Hiêt (hiet.nguyen@wanadoo.fr)
Vice-présidents: Mme Pham Thi Anh Thu, M. Pédoussaut Michel
Secrétaire : M. Huynh Huu Thanh (thanh2hap@yahoo.com)
Trésorier : M. Nguyên Quang Tiên
Buts
L'Association Internationale pour le Développement de l'Enseignement au Viet Nam est née en Mai 1999. Elle regroupe les bonnes volontés et les compétences dans différents domaines dans le but d'œuvrer pour le développement de l'enseignement au Viet Nam.
AIDEV et ses capacités d’action
AIDEV est l’acronyme de l’Association Internationale pour le Développement de l’Enseignement au Vietnam. Comme son nom l’indique, cette association a pour but de soutenir des programmes tendant à améliorer l’enseignement au Vietnam.
L’association est composée de professeurs d’université, de chercheurs et d’ingénieurs travaillant ou ayant travaillé dans des universités et des sociétés industrielles partout dans le monde. La plupart de ses membres sont d’origine vietnamienne mais un certain nombre de sympathisants de différentes nationalités y participent également. La gamme des connaissances est vaste, allant des sciences pures et appliquées et des techniques industrielles aux sciences économiques, sociales, à la culture et aux langues.
Suivant la situation personnelle et les occupations professionnelles de chacun, les membres d’AIDEV peuvent réserver une partie de leur temps pour des projets d’aide que l’association a signés avec des partenaires vietnamiens. Ces projets sont en général proposés par les membres eux-mêmes, individuellement ou en groupe.
La plupart des membres d’AIDEV sont en mesure d’aller au Vietnam pour travailler sur place pendant des périodes plus ou moins longues, d’une semaine à quelques mois par an.
Voici en grandes lignes les types d’actions d’aide qu’AIDEV est en mesure d’apporter à ses partenaires vietnamiens :
1-Participer aux tâches d’enseignement dans les universités et les écoles supérieures de technologie.
Ces actions peuvent se réaliser sous la forme de sessions d’enseignement complémentaires de courte durée ( d’environ une semaine ) sur un sujet restreint à l’intérieur d’un cours magistral au niveau licence et maîtrise ; de prise en charge entières d’un cours magistral si le temps le permet ( il faut au moins 2 mois ½ de présence sur place )
2-Participer à l’amélioration du contenu des programmes d’enseignement par :
La présentation aux collègues vietnamiens de méthodes d’enseignement modernes appliquées dans les universités étrangères ;
La fourniture de matériel éducatif, des livres et des moyens de diffusion de la connaissance (en particulier audio et vidéo).
Aider les universités vietnamiennes à développer des programmes de niveaux maîtrise et doctorat.
Ceci est entièrement dans les possibilités de certains membres d’AIDEV qui exercent ou ont exercé dans des universités dans le monde.
Ceci peut se faire en aidant les collègues vietnamiens à créer des programmes d’enseignement de base de haut niveau en participant à ces enseignements, en fournissant des documents d’enseignement correspondants, en faisant des séminaires sur des sujets de recherche contemporains
3-Aider le côté vietnamien à créer des relations bilatérales avec des partenaires étrangers, en particulier avec des universités étrangères pour les programmes de maîtrise et de doctorat, en créant des accords de coopération avec ces universités, des instituts de technologie de type IUT (Instituts Universitaires de Technologie) français pour les Ecoles Supérieures de Technologie du Vietnam, des entreprises industrielles dans le but d’envoyer les nouveaux diplômés en stage à l’étranger.
4-Accorder des bourses d’étude ou des prêts d’honneur.
Comme indiqué plus haut, ce ne sont que des lignes directrices générales d’action. Pour permettre d’arriver à des projets concrets, AIDEV et le côté vietnamien doivent avoir des discussions détaillées et en profondeur.
Ceci peut se faire lors des séjours des membres d’AIDEV au Vietnam, ou des voyages professionnels des responsables vietnamiens des établissements d’éducation à l’étranger.
Mai 2011
Annexe 2 Sommaire des Exposés de MM Michel Ho Ta Khanh et Vinh Phong
2.1 Les aménagements hydroélectriques sur le Mékong et ses affluents
par M. Ho Ta Khanh
Avant-propos : Quelques notions de base sur l’hydroélectricité et son rôle dans le monde.
1. Généralités sur le bassin versant du Mékong.
2. Principales données hydrologiques concernant le Mékong et ses affluents.
3. Les aménagements hydroélectriques sur le Haut Mékong (Chine). Quels pourraient être les changements apportés par ces aménagements sur le Bas Mékong et le Delta ?
4. Les besoins en énergie électrique des pays riverains du Bas Mékong (hors Myanmar).
5. Les aménagements hydroélectriques sur le Bas Mékong
5.1 Aménagements hydroélectriques avec barrage sur le fleuve
5.2 Aménagements hydroélectriques (>10 MW) avec barrage sur les affluents.
6. Quels pourraient être les changements apportés par les aménagements hydroélectriques du Bas Mékong pour le Grand Lac-Tonlé Sap et le delta du Mékong (Cambodge et Vietnam) ?
6.1 Premières conclusions tirées des études de simulation de MRC
6.2 Commentaire sur ces premières conclusions.
7. Les projets d’aménagements hydroélectriques dans le delta du Mékong
7.1 Principales caractéristiques physiques et économiques actuelles du Delta
7.2 Possibilités d’aménagements hydroélectriques dans le Delta dans le futur: leur raison et leur limite.
8. Quelle devrait être la position du Vietnam face aux différents projets d’aménagements hydroélectriques sur le Mékong ? (Pour discussion)
9. Conclusion générale.
2.2 Le Bas Mékong- Le Grand Lac Tonle Sap et le Delta
Impacts des équipements hydrauliques sur la vie dans le delta et une idée de leur amélioration
par M. Vinh Phong
1- La Pêche et l’aquaculture
1.1 - L’importance de la pêche dans la région du Grand Lac et de l’aquaculture dans le delta
1.2- Le très grand nombre d’espèces de poissons du Bas Mékong et leur cycle de vie
1.3- L’influence des équipements du Mékong sur le produit de la pêche
1.4 Conclusions
2- L’agriculture du Bas Mekong
2.1- Les principales régions rizicoles du Bas Mékong
2.2- Les différentes cultures de riz; les différentes récoltes
2.3- Les impacts des équipements amont et les limitations naturelles:inondation, sécheresse, acidité du sol
et intrusion saline
3-Mesures de compensation et d’amélioration
3.1- Utilisation optimale du Grand Lac, un réservoir naturel de 75km3
3.2- Technique des barrages écluses, construits sans déviation du fleuve.
3.3 Idée de barrage caisson Phnom Penh.
Annexe 3 Relevé des points importants des exposés MM. Michel Ho Ta Khanh et Vinh Phong
Quelques éléments importants de ces exposés sont brièvement relevés ci-après.
1 L’hydroélectricité dans le monde
2. Généralités sur le bassin versant du Mékong.
3. Les besoins en énergie électrique des pays riverains du Bas Mékong (hors Myanmar).
3.1 Principales caractéristiques physiques et économiques actuelles du Grand Lac
3.2 Principales caractéristiques physiques et économiques actuelles du Delta
3.3 Demande en électricité et potentialité des pays riverains du Bas Mékong
3.4 Importance de l’hydroélectricité pour le Laos
4. Aménagements hydroélectriques sur le Mékong.
4.1 Aménagements hydroélectriques sur le Haut Mékong (Chine - Tronçon 1)
4.2 Aménagements hydroélectriques sur le Bas Mékong (du Tronçon 2 jusqu’au Tronçon 6)
5. Changements apportés par les aménagements hydroélectriques du Haut Mékong sur le Bas Mékong
et le Delta
6. Changements apportés par les aménagements hydroélectriques du Bas Mékong pour le Grand Lac-Tonlé Sap et le delta du Mékong (Cambodge et Vietnam)
7. Projets d’aménagements hydroélectriques dans le delta du Mékong
9 Conclusion
1 L’hydroélectricité dans le monde
•Le niveau de développement des pays et celui du bien être de leur population sont fortement corrélés à leur
production/consommation d’électricité.
•Tous les pays développés ont su mettre à profit la presque totalité du potentiel énergétique de leurs cours d’eau.
Les pays en développement les plus dynamiques (Brésil, Chine, Inde, Turquie, Vietnam, …) sont actuellement ceux qui font les plus gros efforts pour mettre en valeur leur potentiel hydroélectrique.
•Les aménagements hydroélectriques importants ont généralement des impacts sur l’environnement, le problème c’est de pouvoir les identifier, d’évaluer leur importance et d’adopter les mesures pour minimiser leurs effets et non de renoncer à l’hydroélectricité qui présente par ailleurs de nombreux avantages par rapport à d’autres formes d’énergie.
•L’étude des avantages et inconvénients de chaque aménagement doit tenir compte des avis de tous les usagers et arriver au meilleur compromis possible, mais sans être bloquée par des groupes de pression.
2. Généralités sur le bassin versant du Mékong
•Le Mékong est parmi les 10 plus grands fleuves du monde (longueur et apport moyen annuel à l’embouchure). Son cours traverse 6 pays (Chine, Myanmar, Thaïlande, Laos , Cambodge, Vietnam).
•Très grande diversité d’écosystèmes sur son parcours depuis les montagnes du Tibet jusqu’aux mangroves du delta. Essentiel pour la conservation de la biodiversité du Sud-Est asiatique (avec notamment plus de 1 300 espèces de poissons).
•Plus de 60 millions de personnes, généralement pauvres, appartenant à plus de 100 groupes ethniques vivent sur son bassin versant grâce à l’agriculture, la sylviculture, l’aquaculture et la pêche. Le Mékong traverse des régions économiques de très grande importance pour la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam.
•Le delta du Mékong (à l’aval de Phnom Penh) a une superficie de 5,5 millions d’hectares (2,6 au Cambodge et 3,9 au Vietnam). C’est la région la plus densément peuplée et la plus économiquement développée du Mékong.
•La partie vietnamienne du delta du Mékong (Cửu Long Delta), 12% de la surface du pays, comprend 13 provinces avec plus de 18 millions d’habitants. C’est le «grenier de riz» du Vietnam avec 50% de la production vivrière, 95% des exportations de riz, 65% de la production aquatique et 70% des fruits.
Le Mékong Les pays traversés par le Mékong
Les différents tronçons du Mékong
Les différents tronçons du Mékong
Le Mékong est décomposé en cinq tronçons :
Haut Mékong (tronçon 1) : Haut Mékong (en Chine)
•Ce bassin versant (B.V) constitue 24% du B.V total mais contribue seulement pour 15% à 20% des apports.
•Zone montagneuse avec vallée encaissée à forte pente.
•Erosion forte du B.V (50% des apports solides du Mékong) mais avec projet important de reforestation par la Chine.
•Le B.V du Haut Mékong participe significativement aux étiages mais faiblement aux crues.
Bas Mékong (tronçon 2 au tronçon 6) : De Chiang Saen (frontière Chine-Laos) à l’embouchure (delta)
A Kratié, donc à l’amont de sa confluence avec le Tonlé Sap, le débit moyen du Mékong est déjà égal à 91% de celui à son embouchure.
•La très importante différence des apports entre la saison sèche et la saison des pluies.
•Le relativement faible pourcentage des apports venant de Chine (16%).
•Les apports très importants des affluents RG du Mékong au Laos (Nam Theun, Nam Ngum, Nam Hiboun) et venant du Vietnam et du Cambodge (Se Kong, Se San et Sre Pok) : 60% et ceux moins importants des affluents RD : 24%.
•Cette zone comprend le Mékong, la plaine alluviale du Cambodge et le Tonlé Sap formant un système hydrologique complexe fonction des débits et des hauteurs d’eau.
•Rôle particulier très important du Tonlé Sap pour la régulation entre la saison sèche et la saison des pluies et pour la population piscicole du delta du Mékong
Les caractéristiques du Grand Lac Tonlé Sap (TLS)
- Surface variant entre 2 500 et 15 000 km2
- Niveau d’eau variant entre 1,4 et 10,3 m au dessus du niveau de la mer,
- Volume d’eau variant entre 1,3 et 75 km3 (les 75km3 d’eau du TLS Grand Lac viennent de 52% du Mekong par le fleuve TLS, 5% par débordement du Mekong; et de 30% des rivières se jetant dans GL, de 13% de la pluie sur le Grand Lac)
De Phnom Penh à l’embouchure (Delta)
•Le delta du Mékong (à l’aval de Phnom Penh) a une superficie de 5,5 millions d’hectares (55 000 km2) (2,6 au Cambodge et 3,9 au Vietnam), dont la plus grande partie se trouve à moins de 5 m au dessus du niveau de la mer.
• le Mékong se divise en une multitude de bras et canaux plus ou moins contrôlés et artificiels.
• Le delta du Mékong subit l’influence des marées avec intrusion de sel à l’embouchure.
•Chaque année 30 à 50% de cette zone reste inondée pendant la saison des crues.
•Le régime des écoulements est de plus en plus sous l’influence des infrastructures existantes (digues et remblais routiers), conséquence du développement économique du Delta.
Le Mékong de Kratié à l’embouchure - Le Tonlé Sap Grand Lac Le Delta
La Mekong River Commission (MRC)
•Organisation internationale dont l’origine remonte à 1957.
•En 1995, Thaïlande, Laos , Cambodge et Vietnam signent un Accord de coopération pour le développement durable du bassin du Mékong
•En 2002, la Chine et le Myanmar, «partenaires du dialogue», signent un accord pour l’échange de données hydrologiques.
•La MRC, dirigée par un Conseil et un Comité comprenant un membre de chacun des 4 pays au niveau des ministres, est chargé de faire appliquer les programmes définis par l’Accord de 1995.
3. Les besoins en énergie électrique des pays riverains du Bas Mékong (hors Myanmar).
3.1Principales caractéristiques économiques actuelles du Grand Lac Tonlé Sap et du Delta
À peu près la moitié de la population du Cambodge dépend des ressources de la région du Grand Lac; La région est si importante pour le Cambodge qu’elle a été désignée Réserve sous l’égide du « MAN & BIOSPHERE Programme of UNESCO »
La pêche est importante pour le Cambodge : le secteur de la pêche compte pour 10-12 % du PIB cambodgien; 1 million de personnes dépendent du poisson, et tirent 80% des protéines des poissons.
Le Delta est la région la plus densément peuplée et la plus économiquement développée du Mékong.
•La partie vietnamienne du delta du Mékong (Cửu Long Delta), 12% de la surface du pays, comprend 13 provinces avec plus de 18 millions d’habitants. C’est le «grenier de riz» du Vietnam avec 50% de la production vivrière, 95% des exportations de riz, 65% de la production aquatique et 70% des fruits.
•Riziculture: Surface cultivée en extension continuelle, surtout depuis 1975 (plus de 85% de la surface). Jusqu’à 3 récoltes par an. Rendement de plus de 5t/ha (moyenne Asie-Pacifique =3,9t/ha).
•La population est jeune, en forte croissance et très peu professionnellement formée. Elle habite essentiellement dans les villes, le long des canaux et de la côte, d’où les problèmes récurrents dus aux crues et aux inondations et les besoins pressants en matière d’amélioration des infrastructures et de formation.
3.2 Demande en électricité et potentialité des pays riverains du Bas Mékong
• L’hydroélectricité est la principale énergie renouvelable et une importante ressource pour les pays riverains du Mékong, en particulier pour le Laos.
• Les facteurs poussant à l’exploitation de cette ressource sont:
– rapide développement démographique et économique des pays riverains. Le Vietnam doit actuellement importer de Chine plus de 1,2 milliard de kWh chaque année
– augmentation: du niveau de vie et du tourisme dans les pays riverains, des coûts du pétrole et du gaz ,
nécessité de réduire les émissions de CO2,…
• Consommation moyenne annuelle par habitant (kWh) en 2010:Thaïlande=2030, Laos=300, Cambodge=180,
Vietnam=1100
• Accroissement de la puissance appelée (en MW) prévu entre 2010 et 2020
Thaïlande:28900→51350, Laos:442 (export:2540)→784(export:3600),
Cambodge:529→1156, Vietnam:26000 (Hyd:10200)→62000 (Hyd:16600)
• Augmentation de la puissance annuelle possible sur le Bas Mékong = 2000MW (2000à2010), 4000MW (2010à2020).
• Potentialités:sur le fleuve=13000MW, sur les affluents au Laos=13000MW, en Thaïlande=700MW (développé), au Cambodge =2200MW, au Vietnam = 2000MW.
3.3 Importance de l’hydroélectricité pour le Laos
• Plus gros potentiel hydroélectrique des pays du Bas Mékong (13 000 MW sur le Mékong et ses affluents), avec une position centrale sur le marché régional de l’électricité.
• Très faible demande intérieure = 1,7 TWh en 2010 (Vietnam = 59 TWh, Thaïlande = 125 TWh), d’où un très gros potentiel pour l’exportation.
• L’exportation du courant électrique est une source de revenu très importante pour le pays depuis 1971 et surtout depuis 2011 avec Nam Theun 2 (1 070 MW). L’électricité est même la principale ressource naturelle exploitable et exportable du pays (NT2 seul rapportera au Laos 2 milliard d’USD en 25 ans d’exploitation).
• Plusieurs projets de vente d’électricité à la Thaïlande (3 000 MW, dont NT2), au Vietnam (1 500 MW, dont
Xekaman 3) et à la Chine (630 MW).
4. Aménagements hydroélectriques sur le Mékong.
Profil en long du Mékong et sites des projets hydroélectriques
Projets d’aménagements hydroélectriques sur le
fleuve Mékong
- Quatre aménagements existants sur le Haut-Mékong (Chine).
- Un projet en début de construction, puis arrêté: Xayaboury (ou Sayabouly) au Laos.
•Décision prise début mai 2011 par le P.M laotien, suite à la demande du P.M vietnamien, d’arrêter provisoirement la construction de cet aménagement et d’approfondir les études d’impact.
4.1 Aménagements hydroélectriques sur le Haut Mékong (Chine - Tronçon 1)
•Pas d’affluents importants sur le Haut-Mékong : les barrages sont donc construits sur le cours du Mékong.
• 8 aménagements hydroélectriques existants ou prévus :
-sont du type «pied de barrage» et fonctionnent essentiellement «au fil de l’eau», mais avec une petite possibilité de régulation pour les plus grandes retenues (Xiaowan et Nuozhadu) ;
- ont des puissances installées variant de 750 MW (Gonguoqiao) à 5 500 MW (Nuozhadu) et des volumes de retenue variant de 120 à 13 500 millions de m3,
- sont équipés de grandes vannes de fond et de demi-fond permettant de produire des chasses importantes
• les Chinois envisagent 6 autres barrages plus à l’amont qui pourraient servir aussi à l’irrigation.
•Il existe aussi un projet chinois de dériver une partie des eaux du Haut Mékong vers les fleuves plus au nord.
4.2 Aménagements hydroélectriques sur le Bas Mékong (du Tronçon 2 jusqu’au Tronçon 6)
Actuellement 16 aménagements existants sur les affluents du Bas Mékong avec une puissance totale installée de plus de 3 400 MW (Laos = 1 730 MW, Vietnam = 930 MW, Thaïlande = 740 MW), mais aucun sur le cours du fleuve.
• La réalisation de barrages sur les affluents du Mékong avant ceux sur le fleuve même parait plus facile: moindre problème transfrontalier, moindre conséquence sur l’environnement et les pays à l’aval, donc moindre opposition de leur part, travaux de dérivation provisoire moins importants.
• Plusieurs projets sont envisagés sur le cours du fleuve (7 au Laos, et 3 au Cambodge) et sur les affluents (>10 MW) (11 au Laos, 3 au Cambodge, 4 au Vietnam).
• A l’horizon 2020, il est prévu d’ajouter environ 5 000 MW au Laos, 4 700 MW au Cambodge et 1 270 MW au Vietnam.
• Il existe des projets thaïlandais de dériver une partie des eaux du Mékong vers le Chao Praya et Bangkok, ce qui serait très préjudiciable pour l’aval, mais d’après les Accords de 1995 entre les pays riverains, ceci ne pourrait être fait qu’avec l’accord de ces pays et dans des limites strictement fixées
5. Changements apportés par les aménagements hydroélectriques du Haut Mékong sur le Bas Mékong et le Delta
Compte tenu de l’éloignement des barrages chinois par rapport au delta du Mékong et de l’importance du bassin versant intermédiaire, les études actuelles semblent montrer que pour le Vietnam notamment, ces barrages auront :
-Un effet bénéfique de réduction des crues (érosion des berges, protection des habitations et des infrastructures), mais cet effet sera assez marginal.
-Un effet bénéfique de soutien des étiages (irrigation, salinisation, acidification des sols), à condition que des prélèvements (ou pire des dérivations) ne soient pas effectués sur le Haut Mékong.
-Peu d’influence sur le volume des apports annuels, sous la réserve indiquée ci-dessus.
-Un effet défavorable en ce qui concerne les dépôts de sédiments dans les retenues. Les conséquences de cet effet sur l’aval (sur les poissons et la morphologie du delta) sont difficiles à quantifier pour le moment. Des consignes d’exploitation adaptées pourraient cependant les minimiser, à condition d’avoir une bonne coopération avec les Chinois.
-Des effets relativement limités en ce qui concerne les autres risques évoqués (dates d’arrivée des crues et des étiages, migration des poissons, navigation, qualité des eaux, rupture des barrages) et qui ont souvent été très exagérés.
Jusqu’à présent, les corrélations entre les effets néfastes et durables des barrages chinois sur les débits du Bas Mékong, avancées par certaines personnes, ne reposent sur aucune preuve solide et les mesures effectuées depuis ne les confirment pas.
6. Changements apportés par les aménagements hydroélectriques du Bas Mékong pour le Grand Lac-Tonlé Sap et le delta du Mékong (Cambodge et Vietnam) (en dehors de ceux déjà envisagés pour les barrages chinois)
Résultats des études de simulation de MRC (Assessment of basin-wide development scenarios, February 2010)
Il existe des effets à la fois favorables et des effets défavorables pour le milieu et l’environnement.
•Apports: pas de modification si les barrages sont purement hydroélectriques (pas de prélèvement supplémentaire pour l’irrigation).
•Crues: peu de changement pour les barrages sur le fleuve fonctionnant au fil de l’eau. Laminage possible pour les barrages avec grande retenue sur les affluents (effet bénéfique).
•Etiages: peu de changement pour les barrages sur le fleuve. Soutien possible des étiages (effet bénéfique) pour les barrages avec grande retenue sur les affluents.
•Changements pour le Tonlé Sap : On pourrait probablement s’opposer en partie à ces changements par un barrage à construire sur le Mékong, juste à l’aval de Phnom Penh, de façon à pouvoir mieux contrôler les débits entrant et sortant, mais il faudrait alors pouvoir résoudre le problème du libre passage des sédiments et des poissons.
•Sédiments: la rétention des sédiments dans les réservoirs serait défavorable. Elle est fonction de nombreux facteurs mal définis pour le moment. Les résultats de ces études n’ont pas été rapportés dans le rapport MRC (comme d’ailleurs par les Chinois pour leurs barrages) car on ne peut actuellement évaluer façon sûre et précise cet effet pour l’ensemble des projets. C’est sûrement l’un des problèmes majeurs posés par ces barrages (probablement plus d’ailleurs pour les barrages sur les affluents du Mékong avec de grandes retenues que pour ceux construits sur le fleuve même) mais, comme déjà indiqué pour les barrages chinois, il existe des moyens pour minimiser cet inconvénient par une conception et une exploitation appropriées des barrages et la reforestation des bassins versants.
7. Les projets d’aménagements hydroélectriques dans le delta du Mékong
•La faible hauteur de chute disponible dans le delta ne permet pas de construire des aménagements hydroélectriques de forte puissance économiquement intéressants.
•La construction de barrages et digues de faible hauteur dans des bras du Mékong ou à son embouchure sera sûrement nécessaire pour la protection contre les crues ou contre les remontées des eaux et du sel. Dans ces cas, l’électricité serait un «sous-produit» de ces aménagements à buts multiples.
• Objectifs visés pour les projets d’aménagement
- améliorer la pêche et l’agriculture au Cambodge et au Viêtnam reçoit l’agrément presque automatique de tout le monde.
- maintenir le Grand Lac à son niveau maxi le plus longtemps possible pour :
- augmenter le produit de la pêche,
- réduire la durée des inondations dans le delta,
- augmenter le débit d’eau dans le delta pendant le saison sèche.
• Trois propositions de solutions:
- Utilisation optimale du Grand Lac, un réservoir naturel de 75km3 : Idée MRC de projet de déviation Mékong-Grand Lac; néanmoins cette solution présente de nombreux problèmes (coût, impact négatif pour l’agriculture et la pêche),
- Idée de barrage caisson à l’aval immédiat de Phnom Penh, à l’entrée du Mékong et du Bassac.
Un tel aménagement semble pouvoir répondre à un certain nombre de contraintes mais qui risque
d’augmenter le coût ( possibilité de migration des poissons dans les deux sens, laisser passer les sédiments vers l’aval, faciliter la navigation, résister à la corrosion marine, utiliser des groupes hydroélectriques de très faible chute peu coûteux).
- Idée de projet de Digue marine SIWRP (Institut de Planification des Ressources en eau du Sud-Vietnam) :
le 04 07 2009 SIWRP (Southern Institute of Water Resource Planification) a annoncé le projet d’une longue digue protégeant le delta du Mekong de l’augmentation du niveau de la mer. La longueur totale est de 1358 km dont 618 km en digue marine et 714 km en digue d’embouchure de fleuve. Le coût total estimé est de 2 310 milliards VND soit approximativement 70 millions d’euros.
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